Gérant d’Immo Partner, agence immobilière avec une double implantation, à Troisvierges depuis plus de 15 ans et plus récemment à Bettembourg, Lucien Douwes suit avec attention l’évolution du marché immobilier et la discussion autour des commissions d’agence.
Lucien Douwes connait parfaitement le marché immobilier luxembourgeois et est attaché à offrir des services de qualité dans un marché de plus en plus concurrentiel, l’actuelle discussion sur les commissions d’agence dérange le gérant. « Je trouve que c’est une fausse discussion. Il ne faut pas oublier que pour nous aussi tout augmente : prix des publications sur les différentes plateformes immobilières, charges administratives, salaires et déplacements de nos collaborateurs. Un service de qualité a un coût et notre commission de 4% est justifiée si, comme moi, nous tenons à cette qualité… »
Sans oublier que cette qualité est reconnue, Immo Partner ayant été désignée par les « European Property Awards » meilleure agence immobilière au Luxembourg et cela par 3 fois au cours des 4 dernières années.
« Le taux de commission est justifié »
Comme l’explique le jeune entrepreneur, des premiers contacts avec un client à la signature d’un acte de vente, un agent sérieux doit effectuer un travail minutieux qui prend du temps. Cela commence par l’estimation du bien qui est une étape cruciale. L’agent doit analyser où se situe le bien, prendre en compte les futures constructions éventuelles, les infrastructures de transport et de commerce à proximité, s’interroger sur le bienfondé d’une plus-value etc.
Commencé sur place, cette évaluation continue au bureau et dure au moins deux jours. Seul responsable de l’appréciation du montant, une évaluation erronée peut conduire à une demande de dommages et intérêts par le client, en cas de perte d’argent ou de résiliation de contrat. Un travail de qualité est donc d’une grande importance. De toute façon le coût de cette estimation est déduit de la commission d’agence et la diminue d’autant. Par ailleurs une agence ne vend pas tous les jours un objet et ses revenus sont donc fluctuants.
Trop d’agents pour peu de volonté de modification
Un autre point qui dérange Lucien Douwes est la facilité avec laquelle il est possible de devenir agent immobilier au Luxembourg. « Comparé à l’étranger la densité et le nombre d’agences sont impressionnants. S’il est vrai qu’il faut suivre une formation auprès de la Chambre de Commerce, celle-ci ne dure que quelques mois et beaucoup de personnes qui se lancent sur le marché ont une image faussée de celui-ci. Trop d’agences, mènent à une concurrence effrénée et à des surévaluations et donc à des augmentations de prix. »
Il estime aussi que l’augmentation de l’immobilier, même si réelle, n’est pas si surfaite. « Ce que nous vivons au Luxembourg est un phénomène européen et se vérifie également dans les pays et métropoles limitrophes. Les hausses de prix sont presque identiques, sauf qu’au Luxembourg on part d’un prix déjà plus élevé à la base. »
La situation du marché immobilier au Luxembourg est connue depuis de nombreuses années, mais ce qui a été fait pour contrer le mouvement des hausses et augmenter le nombre d’objets est insuffisant, selon lui. « Il existe d’autres solutions pour intervenir sur le marché ainsi que nombre d’exemples d’autres pays et lieux où cela s’est fait. Mais pour que des changements aient lieu il faut que tous les acteurs agissent de concert et montrent une réelle volonté. Ce n’est pas à un seul acteur de le faire. »